Celui et celle qui visite Athènes se contente souvent de contempler les vestiges antiques. Il y découvre toutes les splendeurs d'un temps révolu et fantasmé, d'une blancheur éclatante empreinte de mysticisme. Toutefois, le caractère architectural singulier de la ville se niche aussi dans les rues étroites des quartiers proches ou plus lointains hors du centre historique et touristique.
Vue des hauteurs du mont Lykavittós, la capitale semble uniforme et évolue sur des vagues de béton gris avec quelques toits, haut-vents et parasols aux tons colorés. Pour autant, dans le dédale urbain se dissimulent des merveilles architecturales. Dans ces rues se côtoient les constructions du XXème siècle et celles de l'urbanisme du XIXème siècle de type néo-classique, ré-interprétation du style architectural de la Grèce antique au service du nouveau pouvoir en place. Elles sont issues de l'expansion d'Athènes, devenue la capitale à la suite de l'arrivée au pouvoir du roi Othon 1er en 1832. Des centaines de bâtiments, pour certains encore debout, en témoignent. Ils sont enchâssés entre les immeubles résidentiels et commerciaux sortis de terre pour loger des centaines de milliers de nouveaux habitants venus dans la capitale au XXème siècle. Ils sont maintenant majoritaires dans l'agglomération d'Athènes qui compte plus de trois millions d'habitants.
Ces imbrications architecturales et la confrontation stylistique qui en résulte sont encore largement visibles dans la métropole. Les bâtiments néo-classiques sont pour la plupart délabrés. L'absence d'un cadastre réellement tenu à jour et l'appétit des promoteurs immobiliers contribuent en partie à leur disparition et ce même si des lois ont réussi à faire subsister tant bien que mal des édifices. Actuellement, les habitants et les propriétaires de ces constructions ne peuvent plus les entretenir du fait de la crise économique et des politiques d'austérité. Ces édifices restent ainsi dans une attente sans fin, jusqu'à, pour certaines, atteindre un abandon inéluctable et l'effondrement final. Ils deviendront à leur tour des ruines, non pas antiques mais modernes. Celles d'un demain déjà présent.
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